Je n'ai encore jamais fait deux messages sur un même restaurant, mais je me voyais mal compléter le précédent post avec un sur un menu totalement différent. Autant le midi dans ce restaurant est dédié à un déjeuner dit "d'affaire" où le temps compte, autant le soir, l'ambiance se fait plus tamisée et le service plus étiré.C'est toujours la même jolie maison, avec ses codes bien propres, mais le menu change et laisse place à l'inspiration du chef.
Comment on y mange ?
Au programme, le menu de la semaine, seul le choix est proposé , 4, 5 ou 6 temps.
Qu'on se rassure, les portions sont en conséquence, et pour avoir pris le menu en 4 temps (entrée, plat, viande et dessert), on sent qu'elles sont bien étudiées. Personne n'a roulé pour sortir du restaurant !
Dans le détail, ça donne des menus en 4, 5 ou 6 temps, avec deux plats, deux entrées ou deux desserts, le tout entre 35 et 48€.
A noter la carte, composée de plats des menus des semaines précédentes !!
Car oui, contrairement aux grands restos, les menus changent très fréquemment (j'ai oublié la fréquence exacte). Chapeau pour la créativité, et pour coller au plus près des produits de saison, le revers de la médaille étant de peut-être jouer un registre très balisé. Mais pas exempt de surprises.
Le menu
La menu est inconnu, les plats arrivent et c'est la découverte.
On commence gentiment avec une mise en bouche audacieuse et très bien trouvée : Infusion de thé Earl Gray, poireau et panais. Allergique à toute forme de soupe ou presque, les saveurs se marient pourtant très bien et c'est une vraie ouverture de palais, simple et subtile, sans alourdir l'estomac. Très bon point !
Pour entrer dans le vif du sujet, un Carpaccio de st jacques, tartare de butternut et daikon fumé. (c'est un radis). Belle entrée, même si la Saint Jacques n'est pas trop mise en valeur. L'assaisonnement me manque pas de relever le carpaccio comme il se doit mais la vraie surprise du plat est dans l'émulsion coco-butternut et persil, étonnante et qui rattrape le tartare un peu fade.
On reste dans les produits de la mer avec une purée de coco vendéens à l'encre, flétan cuit doucement et bouillon légumes oubliés lard et algues. Au delà de l'intitulé long comme le bras, le poisson est très bien cuit, servi nacré et fondant, il passe tout seul. L'accompagnement étonne, on reste dans la cuisine des légumes anciens mais l'ajout de l'encre séchée donne une touche originale, à la fois en goût et en texture. Les avis divergent autour de la table, j'apprécie de mon côté ces black cocos. Le jus accompagnant le plat n'ajoutait pas vraiment de supplément de saveur, par contre
On enchaine gaillardement avec le plat de viande, une selle d'agneau de l'Aveyron, et purée de chou fleur au piquillos. Petite (relative) déception, la cuisson de la viande est annoncée identique à celle du poisson. L'agneau ne lutte pas, il n'oppose aucune résistance au couteau et il s'offre à votre palais, mais malgré la qualité du plat et de l'accompagnement, je retrouve là presque un goût de déjà-vu dans l'accord avec l'accompagnement. Ceci dit, la purée l'envoyait (la purée) !!
Qu'en penser ?
Beaucoup de bien. Le restaurant était plein et pourtant assez calme, ça n'est pas pesant et on sent l'envie de bien faire pour passer uen bonne soirée.
Alors pourquoi "Espoir" ? Parce que je pense que la able est promise à plusieurs récompenses dans les guides, son côté urbain chic assumé, le tout sans fausse note. De là à décrocher une étoile ? Je ne pense pas, et je ne crois pas que ce soit l'objectif immédiat de la maison de toute façon. Il faut la laisser grandir, accueillir ses clients qui remplissent la salle, et saisir une occasion pour découvrir l'endroit !
A noter que le restaurant vient de se voir décerner un coup de cœur du jury des Tables de Nantes.
Voir aussi : ma première visite
L'U.ni
36 Rue Fouré, 44000 Nantes
Articles
Ainsi que le prix "jeune talent" du Gault et Millau 2013
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